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L'hydratation chez le skieur

Photo du rédacteur: pichondelphinepichondelphine

L'hydratation est cruciale pour la santé, la performance et la récupération des athlètes. Une déshydratation, même légère (1 % de perte de poids corporel), peut augmenter l'oxydation des glucides et la glycogénolyse musculaire pendant les exercices. Bien que la déshydratation ait été largement étudiée dans des environnements chauds, son impact sur le ski alpin est encore mal compris. Ce sport de haute intensité, pratiqué en altitude, expose les athlètes à des pertes hydriques accrues dues à l'air sec, la réduction de la soif, et un besoin accru d'uriner. Les skieurs peuvent également éviter de boire pour des raisons pratiques, augmentant ainsi le risque d'hypohydratation.


La réhydratation est essentielle à la récupération, car une hypohydratation affecte négativement la resynthèse du glycogène et des protéines, ce qui peut nuire aux performances lors des séances d'entraînement suivantes.



Dans une étude menée auprès de jeunes skieurs alpins, l'état d'hydratation a été évalué sur un camp d'entraînement de 8 jours. Les athlètes ont été pesés avant et après les séances d'entraînement et ont fourni des échantillons d'urine pour évaluer leur état d'hydratation.

Les catégories suivantes ont été utilisées pour classer l’état d’hydratation : euhydraté (USG < 1,010 g.ml-1), peu hypohydraté (USG 1,010–1,019 g∙ml-1), hypohydraté (1,020–1,029 g∙ml-1) et sévèrement hypohydratée (USG ≥ 1.030 g∙ml-1).

Les résultats montrent que les athlètes étaient souvent dans un état d’hypohydratation avant chaque entraînement, avec des niveaux d'osmolarité urinaire (USG) généralement supérieurs à 1,020 g∙ml-1, indiquant une hydratation insuffisante. Malgré des pertes de liquide modérées pendant l'entraînement, l'apport hydrique n’a pas suffi à compenser ces pertes, entraînant une légère perte de poids corporel.

Les athlètes laissaient souvent leurs bouteilles d’eau en haut des pistes, ce qui limitait leur hydratation pendant les séances, bien que quelques-uns aient réussi à compenser ou surcompenser ces pertes de manière occasionnelle.

L’étude souligne l’importance d’un bon état d’hydratation avant l’entraînement, surtout dans des environnements froids et en altitude, où la perception de la soif est réduite.



Une hyperhydratation, causée par une consommation excessive de liquides pauvres en électrolytes, peut entraîner des effets indésirables comme l'hyponatrémie (faible concentration de sodium dans le sang), nécessitant d’éviter cet excès.

Boire uniquement en fonction de la soif peut être suffisant pour des activités courtes et en environnement frais, mais dans cette étude où les entraînements duraient environ 180 minutes, cela n'a pas empêché la déshydratation. Le jour 7, l'apport en liquide était significativement plus bas qu’au début du camp, malgré des conditions climatiques similaires.


Cette étude est l'une des premières à évaluer l'hydratation des skieurs alpins adolescents sur plusieurs jours. Bien que les conditions environnementales n’aient pas provoqué une déshydratation sévère, les athlètes étaient souvent dans un état d’hypohydratation avant l’entraînement, ce qui pourrait affecter leurs performances et augmenter les risques d'accidents.

Il est crucial que les entraîneurs encouragent une hydratation adéquate, pendant et entre les séances, et veillent à ce que les boissons contiennent des électrolytes pour faciliter la récupération. Des mesures supplémentaires comme la composition des liquides et des indicateurs de performance seraient utiles dans les futures études. Les chercheurs soulignent aussi que des méthodes plus précises, comme les tests sanguins, seraient nécessaires pour mieux évaluer l’hydratation, car l'USG seul peut parfois donner une vision incomplète.

Ces résultats mettent en évidence un risque de sous-hydratation qui peut affecter la performance et la récupération des athlètes.

En conclusion, plus de la moitié des athlètes présentaient une hydratation insuffisante avant l’entraînement. L'hydratation pendant les séances ne parvenait généralement pas à compenser les pertes de liquide, soulignant la nécessité de surveiller de près l’état d’hydratation et de sensibiliser les entraîneurs à leur rôle dans ce processus.


Sources : PMC8336538

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